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SEINE-SAINT-DENIS / Montreuil est le théâtre d’un bras de fer entre le très puissant UGC et le très municipal cinéma Méliès. Une soixantaine de cinéastes de renom, dont sept Palmes d'or, se mobilisent pour soutenir le projet d'extension prévu pour 2010. L’UGC s'y oppose au motif que celui-ci « dépasse largement la vocation du service public »… Quel cinéma ! Par Myriam Léon
David Lynch, Wim Wenders, Wong Kar-Waï, les frères Dardenne, Robert Guédiguian ont notamment signé le document de soutien. Si une petite salle de banlieue parisienne intéresse des stars internationales, c’est que l’enjeu est de taille. Il se joue dans ce combat la continuité d’une diversité dans l’offre culturelle. Le bras de fer entre le très puissant UGC et le très municipal cinéma Méliès dure depuis cet été. La multinationale a attaqué devant le tribunal administratif l'avis délivré en mars par la Commission départementale d'équipement cinématographique en faveur du projet du Méliès de passer de trois à six salles. Le deuxième exploitant de cinéma en France va jusqu’à dénoncer une violation des règles de la concurrence envers son multiplexe, le Ciné Cité de Rosny-sous-Bois. Troisième cinéma de France, il atteint plus de deux millions d'entrées par an avec des films populaires en version française, contre 200 000 places pour la salle municipale programmant des films à 90% classés art et essai. Dans la ligne de mire, une subvention d’1 euro par entrée accordée par la commune permettant de maintenir un tarif à 5,5 euro.
Sans remettre en cause le démarrage des travaux du nouveau cinéma, ce recours devant la justice gèle la subvention de 1 million d’euros que le CNC devait verser à la municipalité. La guerre aux diffuseurs indépendants entamée par l’UGC touche d’autres salles. Le groupe est par exemple en conflit avec la municipalité de Noisy-le-Grand suite à la décision de la commission départementale d'équipement cinématographique d'autoriser l'ouverture, début 2008, du Bijou, réunissant trois écrans. Cette structure municipale casserait le monopole du gérant de multiplexe qui exploite les dix salles de cette ville. La logique commerciale des multiplexes s’attaque sans complexe à la politique culturelle des municipalités.
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