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Evacuation d'un camp de Roms à Saint-Denis

Publié par Tessa Ivascu | samedi, octobre 13, 2007 | | Vos commentaires

Camp de roms évacué à Paris en novembre 2006. Par Gabriel Laurent Expulsions à la louche ?
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SEINE-SAINT-DENIS / Les bidonvilles de Roms qui s’implantent en région parisienne posent un réel problème aux muni-cipalités. Comment laisser s’installer des familles dans une telle misère ? Faute de solution, les préfectures passent à l’action. Le 10 octobre, c’était à Saint-Denis. Dans un mois, c’est prévu à Gonesse (Val d’Oise). Les associations d'aide aux Roms craignent que ces opérations ne deviennent un moyen d'atteindre les chiffres exigés par Nicolas Sarkozy en matière d'expulsions. Selon elles, cette procédure dite « d'expulsions groupées » ne respecte pas la loi car elle distribue des « obligations à quitter le territoire français » collectives sans raison notifiée et elle ne laisse pas le délai légal d'un mois pour obtempérer. Par Myriam Léon Suite...
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Le 10 octobre à 6 heures du matin, 72 Roms, dont 22 enfants, ont été évacués d'un camp installé depuis plus de 3 ans sous le pont de la A 86 à Saint-Denis. Deux cars accompagnaient la police afin de reconduire les habitants du camp en Roumanie. « Leur situation a pu être analysée au cas par cas avec toute l'attention requise, explique Claude Baland, le préfet de la Seine-Saint-Denis. A l'issue de cet examen, 47 adultes, accompagnés de 16 enfants, ont souhaité bénéficier d'un rapatriement volontaire dans leur pays, avec l'aide logistique et financière de l'Agence nationale de l'accueil des étrangers et des migrations (Anaem). »
En l’occurrence, l’administration a fait preuve d’une célérité inhabituelle, puisque malgré cette « analyse au cas par cas », les cars étaient sur la route de Bucarest dès 10 h. A leur arrivée, les familles devaient recevoir une aide au retour humanitaire de 153 € par adulte et de 46 € par enfant et bénéficier d'un dispositif spécial d'accueil en liaison avec les ONG locales. Tenus à l'écart par les forces de l'ordre, une poignée de militants de l'association Parada, qui propose des activités aux enfants roms, ont été appelés sur leur téléphone portable par les occupants du camp.
« Les policiers leur ont donné le choix entre monter dans un car ou aller au commissariat, explique Julien Radenez. Les Roms n'ont pas compris ce qui leur arrivait. Par peur d'aller au poste, ils ont signé pour un rapatriement volontaire. » Dans la précipitation, quatre mineurs sont restés sur la touche. Agés de 10, 14, 16 et 17 ans, ils ont passé une journée au commissariat avant d’être placés dans la soirée dans quatre foyers d’accueil à Bondy, Villepinte, Montreuil et Epinay. Deux, dont le plus jeune, ont fugué dans la nuit. Les associations d'aide aux Roms se penchent sur des recours en justice contre ces opérations. Selon elles, il y a deux semaines à Bondy, un camp aurait été évacué de la même manière. Les familles auraient été renvoyées sur-le-champ par cars en Bulgarie.
Les associations craignent que les "obligations à quitter le territoire français collectives" ne deviennent un moyen d’atteindre les chiffres exigés par Nicolas Sarkozy en matière d’expulsion.

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