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Le ministre de l'Immigration Brice Hortefeux a annoncé aujourd'hui que 21 000 immigrés en situation irrégulière ont été expulsés entre janvier et novembre 2007 ( dans un entretien publié dimanche 16 par le Le Parisien). Mais le ministre préfère parler "d'éloignements", indiquant que le nombre de ces procédures ne constituait pas "l'alpha et l'oméga" de sa politique. C'est bien vrai, elles n'en constituent que le "bêta". Par Tessa Ivascu .
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Même s'il est très bêta, ce choix du terme "éloignement" a sa raison. Et elle est bien catholique. Nous sommes à quelques jours de la visite du président Sarkozy à Rome, où il rencontrera le Saint-Père. Alors frère Brice cherche à renouer le dialogue avec l'Eglise. Il a notamment écrit à tous les évêques de France une lettre sur la question de l’immigration. Car le vote du 23 octobre de la loi sur l’immigration avait suscité de vives réactions chez certains évêques. Ils s’étaient élevés avec vigueur contre l’amendement d’Yves Mariani sur les tests ADN. Du coup, habile comme toujours, Brice n'évoque pas cette question dans sa missive.
Mais cela ne suffit pas. Pour les évêques, l’immigration choisie est inacceptable en l’état. «Pour l’épiscopat, écrit La Croix du 13 décembre, la régulation des flux migratoires ne peut se faire au mépris de l’attention aux plus démunis ou du droit de vivre en famille.» Les évêques s’inquiètent en particulier «des conditions toujours plus restrictives mises au regroupement familial». La politique d’expulsion des étrangers n’est pas non plus du goût des évêques. .
Le père Jacques Turck, secrétaire de la commission épiscopale des affaires sociales et familiales, commente : «Pas plus sur cette question que sur la politique d’intégration, la lettre ne marque une vraie ouverture.» Il déplore : «Le ministre m’a reçu deux fois. Je lui ai dit que la loi sur l’immigration ne comportait aucun élément positif… Ce n’est qu’une série d’interdits. Pourquoi ne pas proposer des écoles de langue chez nous pour ceux qui ne parlent pas notre langue ? Seules les paroisses et les associations osent le faire.»
En dehors de ces quelques réactions la Conférence des évêques de France a préféré ne pas commenter officiellement la lettre du ministre. Ils comptent sur le Saint-Père, qui abordera sans doute la question avec l'enfant Nicolas.
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