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L'ancien directeur de cabinet du ministre du Logement Christine Boutin a reçu hier la visite d'un huissier. Le président de la RIVP (Régie immobilière de la Ville de Paris), Pierre Castagnou, par ailleurs maire du 14e arrondissement, lui signifie officiellement qu'il doit libérer son 190 mètres carrés du boulevard du Port-Royal dans les six mois.
Son bail arrive normalement à échéance en 2009 mais le service juridique de la RIVP a cherché la petite bête et l'a trouvée : résiliation du contrat «pour inoccupation de son logement à titre de résidence principale» pendant plus de dix ans. Jean-Paul Bolufer occupe son appartement depuis 1981 mais il a à deux reprises fait profiter des amis des conditions avantageuses de son bail. Il a réintégré son domicile en juillet dernier. Depuis 26 ans, son loyer n'est passé que de 5,10 euros à 6,30 euros le mètre carré.
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Ambassadeurs, préfets, avocats...
Le président de la RIVP a demandé à ses services d'inventorier la situation de quelque 350 locataires hébergés dans des immeubles de prestige appartenant à la ville. Les appartements en question, situés tous dans des quartiers chics, sont très prisés par des personnalités politiques et des hauts fonctionnaires. Début janvier, Jean-Pierre Chevènement, locataire de la RIVP rue Descartes dans le Ve arrondissement depuis 1971, a été lui-aussi épinglé dans ce dossier. L'enquête est loin d'être terminée, mais la liste s'allonge.
Rien que dans l'immeuble où loge Jean-Paul Bolufer, la liste des locataires rappelle le Bottin mondain. Parmi les voisins : un ex-préfet de région, un avocat général de la cour d'assises des Yvelines, un ex-préfet de Vendée, un ancien ambassadeur de France en Centrafrique...
En attendant les conclusions de l'enquête, les Verts et la droite reprochent d'ores et déjà au maire de Paris Bertrand Delanoë, qui avait fait du logement un de ses engagements de campagne, de ne pas avoir fait le ménage depuis 2001. 

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