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"Il s'explique et la garde à vue se déroule bien", résume le parquet de Paris, sans préciser si Kerviel reconnaît les faits reprochés. Demain, lundi, le parquet aura deux options : la remise en liberté si aucune charge n'est retenue, ou la présentation à un juge d'instruction du pôle financier. Lequel pourra le mettre en examen et le placer en détention ou sous contrôle judiciaire. Ou bien l'entendre comme témoin assisté.
Pour l'instant l'interrogatoire est axé semble-t-il sur la manière dont le courtier a contourné les multiples protections de la banque. Les enquêteurs cherchent également à savoir s'il a agi seul et cerner ses motivations. Ils n'excluent pas la possibilité qu'il ait joué au "pirate informatique" dans un but mystérieux, car Jérôme Kerviel ne semble pas avoir cherché l'enrichissement personnel.
Contrairement à la rumeur intense sur un Jérôme Kerviel "en cavale", aussi bien la police que la banque ont toujours su où il était : chez des amis en région parisienne pour échapper à la presse. Hier, samedi, un rendez-vous avec les enquêteurs a été fixé. Ceux-ci l'ont ensuite conduit au siège de la brigade financière.
Mais que risque au juste Jérôme Kerviel? La perte dans un jeu boursier ne constitue pas un délit pénal. Elle n'est donc pas incluse dans la plainte de Société Générale. L'escroquerie est punie de cinq ans de prison et 375 000 euros d'amende. Mais il est peu probable qu'un juge retienne cette accusation. Restent le faux et l'usage de faux, qui sont punis de trois ans de prison et 45 000 euros d'amende, ainsi que l'intrusion informatique, punie de deux ans de prison et 30 000 euros d'amende.
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