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Les accords entre l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) et M. Gautier-Sauvagnac ont été négociés respectivement début novembre et fin décembre, affirme l'hebdomadaire Marianne à paraître samedi. L'eurodéputé PS Benoît Hamon a qualifié cet arrangement d' "omerta" et de "loi du silence" :
"Mme Parisot devra s'expliquer. Cela s'appelle la loi du silence, on achète le silence de Denis Gautier-Sauvagnac pour qu'il ne dénonce pas ce qu'étaient les pratiques de l'UIMM, qui est le navire amiral du Medef", a-t-il affirmé sur LCI. Au nom du parti socialiste, il s'adresse au gouvernement : "Le Parti socialiste ne peut accepter le fruit d'une telle négociation et demande au gouvernement d'annuler cet accord".
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"Tout semble indiquer que Denis Gautier-Sauvagnac a négocié avec l'UIMM une prime avantageuse comme contrepartie à son silence dans l'affaire du financement occulte de l'UIMM, dont il a été président pendant de nombreuses années", renchérit Stéphane Le Foll, directeur de cabinet du Premier secrétaire du PS. Quant au Parti communiste, il a jugé qu' "il y a décidément quelque chose de pourri dans le royaume du Medef".
Au MoDem, Marielle de Sarnez a déclaré sur France 2 : "Au moment où les Français ont des problèmes de pouvoir d'achat, où ils ne peuvent pas boucler leurs fins de mois, on a comme ça un monde à deux vitesses, avec quelqu'un qui est soupconné de pratiques pour le moins délictueuses, et qui part encore avec un énorme pactole".
Le Premier ministre François Fillon, qui dit ne pas avoir "d'informations précises", souhaite que "la justice fasse son travail" : "Naturellement, s'il doit y avoir des sanctions, j'imagine que ces questions d'indemnités de départ seront revues".
Revues donc, c'est tout...
Or, ce n'est pas tout. Car le cabinet de Nicolas Sarkozy aurait été informé en 2004, quand il était ministre des Finances, de retraits en liquide effectués par Gautier-Sauvagnac dans les caisses de l'UIMM, affirme également Marianne. Ces retraits, d'un montant de plusieurs millions d'euros, font l'objet d'une enquête de la brigade financière conduite sous l'autorité du parquet de Paris, saisie fin septembre.
La cellule anti-blanchiment du ministère des Finances, Tracfin, qui aurait informé le cabinet du ministre des Finances Sarkozy, n'a réçu en réponse "aucune directive autorisant la saisie de la justice". Qui plus est, le cabinet de Nicolas Sarkozy lui a demandé de mettre le dossier "en attente".
Nommé ministre des Finances en 2005, Thierry Breton "donne au patron de Tracfin la même consigne que Nicolas Sarkozy". C'est seulement en septembre 2007 que le ministère a donné, "avec l'accord de l'Elysée", son feu vert à Tracfin pour transmettre le dossier à la justice.
Le temps de s'arranger, quoi...

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