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"Chaque année, à partir de la rentrée 2008, tous les enfants de CM2 se verront confier la mémoire d’un des 11 000 enfants français victimes de la Shoah", avait décrété le président le 13 février lors du dîner annuel du Crif. Comme toujours, cette sortie a declenché une une violente polémique. Simone Veil, que le président n’avait pas consultée, avait qualifié l'idée d’ "insoutenable" et "injuste".
Nicolas Sarkozy a donné "une direction", mais "c’est aux éducateurs de construire ce qui pourra se faire dans les classes", a affirmé diplomatiquement Xavier Darcos sur RTL, pour ne pas mettre publiquement le nez de M. Sarkozy là où il est déjà.

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Sarkozy le 15 février à Périgueux. Tiens, un livre d'histoire, j'y trouverai ben queq'chose pour faire la une des journaux.
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Autrement dit l’idée choquante de "confier la mémoire" d’un enfant mort à un vivant est abandonnée : "Nous allons faire un petit peu bouger la chose, en sorte que ce soit la classe plutôt qui adopte un enfant".
Le ministre confirmera demain, en conférence de presse sur la réforme de l’école primaire, la mise en place du projet dès la rentrée, sous forme de parrainages par des classes. Contactée hier matin par Darcos, Simone Veil "a accepté d’être associée à la réflexion" sans plus de détails. La semaine prochaine, toutes les associations de défense de la mémoire de la Shoah sont invitées au ministère.
Dimanche, la directrice de cabinet du président, Emmanuelle Mignon, avait sorti encore une perle, arguant de la nécessité d’aborder la Shoah "avant le secondaire". Or, depuis 2002, à l’initiative de Jack Lang alors ministre de l’Education, le génocide figure au programme d’histoire du "cycle des approfondissements" sous l’intitulé "L’extermination des juifs et des Tziganes par les nazis : un crime contre l’humanité" - auparavant, on ne mentionnait que la "Seconde Guerre mondiale".
Mais en avril 2007, le ministre Gilles de Robien avait fait disparaître la Shoah des "points forts" du programme. A la suite de protestations, Darcos a demandé que cela soit rétabli. Ce qui a été fait en septembre 2007. Dans les nouveaux programmes, l’accent sera encore renforcé.
Et pis c'est tout. Si on avait laissé le ministre faire son boulot dès le début, ce ramdam inutile n'aurait pas existé.

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