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Le Salon, qui se tient aux portes de Paris jusqu'au 19 mars, a choisi Israël comme invité d'honneur pour faire connaître "une littérature dynamique, d'une immense richesse, à l'image d'une société multiculturelle", argumente le site du Salon du livre, la plus importante manifestation littéraire de France. Trente-neuf écrivains, représentant toutes les composantes et les générations de la littérature israélienne, sont invités à Paris.
Mais les fortes tensions au Proche-Orient obscurcissent cette année le rayonnement littéraire. Plus de 130 Palestiniens ont été tués depuis le 27 février dans des attaques israéliennes à Gaza en représailles à des tirs de roquettes sur Israël.
Alors, plusieurs pays, comme le Liban, phare de la francophonie dans le monde arabe, ainsi que l'Arabie saoudite, l'Iran, mais aussi l'Union des écrivains palestiniens, des éditeurs algériens, marocains ou égyptiens ont appelé à boycotter le Salon, en guise de protestation.
Les écrivains israéliens invités du Salon ont dénoncé ces appels qui visent, selon eux, non pas la politique d'Israël, mais l'existence même de l'Etat hébreu. L'organisateur du salon, le Syndicat National de l'Edition (SNE) a répondu que que c'est "la littérature israélienne" qui est invitée et non l'Etat d'Israël en tant que tel.
Quant à Shimon Peres, il a déclaré : "Je suis contre les autodafés, je suis contre le boycott des livres. Les livres sont faits pour éveiller la réflexion, pour essayer de faire se rejoindre les idées".
En attendant que les idées se rojoignent, on essaie de refouler des indésirables : les mesures de sécurité sont renforcées aux abords du Salon et les organisateurs ont fait installer des portiques électroniques.

Quand on songe que le monde musulman n'a adopté le caractère d'imprimerie qu'au milieu du XIXe siècle, on peut se demander quel est pour lui la véritable place du livre. Le Nom de la Rose n'est pas loin