Politikart: Sarkozy dépossédé des municipales

Nicolas Sarkozy avait claironné vouloir faire de ces municipales un test national. Mais, puisque ces élections s'annoncent comme une défaite pour la droite, il a coupé le son. Et laissé l'action à François Fillon. D'autant que les candidats UMP fuient son soutien comme la peste et que deux Français sur trois ne lui font plus confiance en général. Il pourra ainsi la ramener après : vous avez voulu jouer sans moi, vous avez perdu, désormais, obtempérez!

"Je ne suis pas candidat aux municipales", a retorqué jeudi Nicolas Sarkozy à Vesoul, oubliant qu'il promettait en janvier d’aller un jour sur deux faire campagne en province. Cette déclaration renversante fait suite à ses rappels répétés les derniers temps du fait que sa seule échéance était "la fin de mon quinquennat". Et à la promesse de "réajuster" son gouvernement, mais en aucun cas de le "rémanier".

Libération rappelle qu'en 2004, Jacques Chirac tenait le même langage lors des régionales : "Mais après la débâcle, il avait vu son ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, se déchaîner contre sa méthode et sa politique, puis déplorer son refus de remanier en profondeur le gouvernement en le nommant à Matignon". Pas sûr cependant que Fillon soit cap' de jouer les mutins de service.

Dépossédé des municipales à cause de son escalade dans les bourdes ou bien volontairement détaché pour ne pas porter le chapeau d'une défaite de la droite, Nicolas Sarkozy a, en tout cas, annulé toute réunion publique (dont celles, prévues, de Nice et Marseille).

Et, après son intervention dans le feuilleton ridiculissime de Neuilly et le propusion de Jean Sarkozy candidat UMP aux cantonales, le président n'a plus mouillé sa chemise dans la campagne. Rares sont d'ailleurs les UMP-istes souhaitant son soutien. Pour la plupart, les candidats bleus lui disent plus ou moins ouvertement : "touche-moi pas, si tu reviens j'annule tout".

Alors, le petit Nicoléon ne fera dimanche soir, à l'issue du premier tour, aucun commentaire sur les résultats. Il réserve ses analyses pour mardi, quand ses précieux conseillers élyséens lui auront rendu leur copie. Car celui qui était passé maître en communication n'ose plus l'ouvrir sans eux.

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