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L'Autorité des marchés financiers (AMF) fait savoir qu'elle a validé le rapport de son enquêteur sur la vente massive de leurs titres avant révélation des retards de construction de l'A380. Place maintenant à la commission des sanctions. 17 dirigeants et actionnaires seront poursuivis, dont Arnaud Lagardère. Le groupe EADS lui-même devra répondre d' "information trompeuse" en tant que personne morale, pour ne pas avoir dévoilé ces retards, ainsi que l'abandon du programme A350, dès qu'il en a eu connaissance.
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L'Autorité des marchés financiers rend publiques ce mardi les conclusions de son enquêteur : 17 des 21 dirigeants et actionnaires cités dans le dossier vont être poursuivis en tant que délinquants présumés. Le collège de l'AMF a donc confirmé le rapport de son enquêteur, présenté en septembre dernier.
Arnaud Lagardère, un des administrateurs du groupe, et Thomas Enders, le président d'Airbus, font partie du lot. Ils se sont vu notifier des griefs pour "manquement d'initiés" et pourront se justifier devant la Commission des sanctions de l'AMF, qui ouvrira une procédure contradictoire.
"Les personnes concernées, et leurs conseils, auront, dans les prochains jours , accès à la totalité des pièces sur lesquelles les enquêteurs ont fondé leur analyse et le Collège ses décisions de poursuite", fait savoir l'AMF ce matin, en précisant que "l'ensemble du dossier sera transmis sans délai au Parquet de Paris", et en rappellant, bien sûr la présomption d'innocence.
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On se souvient de cette déclaration d'Arnaud Lagardère au Monde, le 15 juin 2006. S'en souvient-il? Copyright : Journal du Net.
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Le groupe EADS estimait que le service d'enquête a exagéré ce "défaut d'information", base de l'ensemble de la procédure. Il l'avait fait savoir dans une note remise aux membres du Collège de l'AMF avant la décision. Mais le service d'enquête a répliqué par une contre-note, et a convaincu le Collège.
Car, selon le scénario de l'enquêteur, entre novembre 2005 et mars 2006, plusieurs dirigeants d'EADS auraient eu connaissance en avant-première de retards dans la construction de son gros porteur, l'A380. Comprenant que l'annonce de ces difficultés pèserait sur le titre du constructeur en Bourse, ils auraient procédé à une vente massive de leurs titres, qui valent chacun entre 31 et 35 euros.
Un avertissement sur les résultats du groupe avait été lancé trois mois plus tard. Le lendemain, le 14 juin 2006, l'action EADS plongeait de 26%, à 18,75 euros, à la Bourse de Paris.
Aujourd'hui Louis Gallois, le président d'EADS, entend "exercer vigoureusement" son droit de défense et estime que le risque financier induit par la procédure de l'AMF n'est «pas significatif» pour le groupe. Il soutient même que EADS a "toujours agi en complète transparence".
Au nom de la présomption d'innocence, il faudrait le croire. Mais les investisseurs, eux, pensent autrement : ce matin à la Bourse de Paris, le titre EADS a perdu 2,07% à l'ouverture, tandis que Lagardère abandonnait 1,18%.

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5 commentaires déjà ! Réagissez !

  1. Anonyme // 1 avril 2008 à 10:15  
    Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
  2. John // 13 avril 2016 à 04:18  
  3. Unknown // 25 avril 2016 à 09:40  
  4. Unknown // 22 janvier 2017 à 03:27  
  5. Unknown // 25 mars 2017 à 08:03