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L'avocat des salariés discriminés explique : "Il revenait à Renault de prouver que ces deux salariés pourtant bien évalués, motivés et bons équipiers n'avaient pas été bloqués dans leur carrière à cause de leur origine". N'ayant pas convaincu la Cour, le constructeur automobile a été condamné à verser 88 000 euros à Lucien Breleur, employé comme électricien automobile de 1971 à 2003, et 68 000 euros à Daniel Kotor, ouvrier spécialisé, puis agent administratif de 1983 à 2004.
La Cour a débouté trois autres ex-salariés et un salarié. Les six plaignants, d'origine togolaise ou algérienne pour la plupart, avaient été engagés entre 1966 et 1973 et réclamaient environ 1 million d'euros de dédommagement. Pour rappel, en décembre 2005, le Conseil des prud'hommes de Boulogne-Billancourt avait débouté ces mêmes plaignants, estimant qu'"il n'y avait pas de fait relatif à une discrimination raciale".
La décision d'hier, considérée comme un "encouragement" par le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples), a fait réagir l'ancien président de Renault Louis Schweitzer, qui dirige actuellement la Halde (Haute Autorité de lutte contre les discriminations). Il a tenu à expliquer que l'entreprise "avait toujours condamné le racisme sous toutes ses formes", et ne pratiquait "en aucun cas la discrimination raciale". La Cour d'appel de Versailles a mal jugé alors.

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